Raisiné : le raisinaïe vendéen : histoire

S'il est bien une recette de confiture typique de notre campagne, c'est bien le raisinaïe ou raisiné. 

Pourquoi ?

Parce qu'il existe peu de fruit aussi sucré que le raisin

Parce que le raisin est un fruit qui se cueille rapidement et en quantité

Parce que le raisin est pauvre en pectine et en pulpe, il sèche difficilement une fois cueillis (contrairement aux poires ou aux pommes) et se conserve mal.

Pour toutes ces raisons, le raisin est assez facile à concentrer sous forme de rob.

Le sucre étant une denrée très rare avant le XXième siècle et encore plus avant le XIXième, et le miel assez rare lui aussi, peu de fruits pouvaient aussi bien se concentrer et se conserver que le raisin dans nos contrées sous forme d'un rob (liquide épais légèrement caramélisé)...

Le raisinaïe et la vendée

Deuxième département français en surface de vigne au XIXième siècle derrière l'Hérault, la vendée jouit d'un climat côtier favorable à la vigne. Encastré entre les ports l'époque de Nantes et de La Rochelle, la vendée a elle même ses propres ports en Les Sables d'Olonne et Saint Gilles Croix de Vie. Le développement des zones de production viticole a souvent à voir avec les lieux de forte activité commerciale. Elle a fourni un complément de revenu non négligeable pour la vendée des bocages et surtout la vendée littorale (hormis les zones des marais). La vigne pouvait être une solution pour les sols principalement pauvres et acides du littoral, et à un degré moindre en s'enfoncant dans le bocage.  

Le vignoble vendéen est resté très longtemps un vignoble non spécialisé. Il y avait très peu de viticulteur en Vendée, mais surtout des agriculteurs ayant des vignes en complément de revenu.

Comme dans de nombreuses contrées, la ferme essayait d'être autonome dans son approvisionnement. La fabrication du raisinaïe à l'automne, n'échappe pas à cette obligation.